Portrait de l'entreprise
retourTravailler ensemble pour créer l'avenir
Publié: 13. mars 2023




La transformation d'anciens sites industriels en un nouveau cycle de vie ouvre de nouvelles perspectives pour les régions concernées. En même temps, il s'agit de concilier des positions différentes dans le processus de développement. Isaac Reber, conseiller d'Etat du canton de Bâle-Campagne, et le président du conseil d'administration de HIAG, Dr. Felix Grisard, donnent dans cette interview un aperçu de leur collaboration sur le site de Pratteln.
Monsieur Grisard, existe-t-il chez HIAG une sorte de processus idéal de développement des sites ?
Felix Grisard : Il n'existe pas de processus idéal qui puisse être appliqué à tous les sites. En effet, chaque site présente des défis qui lui sont propres. Le processus est toujours idéal lorsqu'il débouche sur un site durable et que celui-ci a un bel avenir devant lui. De plus, un développement doit bien sûr aussi représenter un succès financier pour HIAG.
Quels sont les critères qui déterminent l'orientation du développement d'un site ?
Felix Grisard : Le mélange doit être bon. Un bon mélange détermine aussi la qualité et un développement durable. Chaque site se développe sur une certaine période, souvent sur plusieurs années. Durant cette période, beaucoup de choses changent et nous devons en tenir compte. L'évolution des artères de transport est exemplaire à cet égard. Des liaisons ferroviaires toujours plus performantes avec des cadences plus courtes rapprochent de nombreux lieux des centres et en font des espaces de vie attrayants.
Monsieur Reber, l'ancien site industriel se trouve à proximité immédiate de la gare de Pratteln et doit être reclassé en zone résidentielle et commerciale avec un indice d'utilisation d'environ 2,0 par le biais d'un plan de quartier. Comment jugez-vous ce projet ?
Isaac Reber : Autrefois, ce site était un bon emplacement pour l'industrie. Mais aujourd'hui, alors qu'il y a six liaisons RER par heure vers Bâle, quatre vers Liestal et deux vers Rheinfelden, il n'est pas judicieux que ce site central continue d'accueillir une production industrielle. Si nous envisageons l'avenir sous l'angle de la durabilité, il faut dire oui aux développements urbains dans de tels endroits, qui sont si bien desservis. Mais la densité va toujours de pair avec la qualité. Le concours d'études organisé par HIAG 2020/21 en collaboration avec des représentants de la commune et du canton a mis en évidence le potentiel et la valeur ajoutée de Pratteln et a posé les bases du développement actuel. Pratteln a une très grande importance pour nous et revêt une importance cantonale à plusieurs égards. C'est pourquoi nous sommes très intéressés par le développement du site par HIAG et nous le saluons.
Comment HIAG concilie-t-elle ses intérêts avec ceux de la région/commune concernée ? Comment et à quels niveaux communique-t-elle ?
Felix Grisard : La condition préalable est un processus dans lequel la confiance mutuelle est établie. C'est sur cette base que naît la volonté mutuelle de collaborer. Cette collaboration entre les pouvoirs publics et le secteur privé ne doit pas être motivée par le profit à court terme, mais par la recherche de solutions positives à long terme. Une bonne communication est importante, car c'est la seule façon d'atteindre les objectifs fixés. Bien sûr, les opinions et les besoins peuvent parfois aller dans des directions différentes, mais il faut alors trouver des compromis raisonnables et bénéfiques pour les deux parties. Dans ce domaine, nous avons acquis une grande expérience et je pense que HIAG est perçue par les pouvoirs publics comme un partenaire en qui l'on peut avoir confiance.
Comment la population est-elle impliquée dans le développement du canton et la planification de tels projets ?
Isaac Reber : La population concernée par un tel projet est en effet en premier lieu la population d'une commune. Nous, c'est-à-dire le canton et HIAG, travaillons très bien ensemble à un autre niveau, au niveau technique. Le plan d'affectation est adopté par l'assemblée communale, et il est donc important en premier lieu que non seulement les voisins, mais aussi l'ensemble de la population de Pratteln soient réellement impliqués. C'est ce que fait HIAG, en collaboration avec la commune, de manière exemplaire ; elle recherche activement l'échange avec la population et toutes les parties prenantes et les invite régulièrement à des réunions d'information. Le dialogue avec les riverains et la commune de Pratteln fonctionne donc très bien. Quant au canton, il entretient de bons contacts avec la commune de Pratteln, tant au niveau politique qu'administratif.




Le site GLEIS SÜD est l'ancien site de l'usine chimique Rohner, il est inscrit au cadastre des sites pollués comme site d'exploitation nécessitant un assainissement. Quels sont les défis auxquels le canton a dû faire face ?
Isaac Reber : Lors de la cessation d'activité de l'entreprise Rohner en 2019, environ 15 000 tonnes de produits chimiques divers étaient stockées sur le site et dans les bâtiments et devaient être éliminées dans les règles de l'art. Les installations contenaient également encore en partie des substances dangereuses, et on ne peut pas simplement arrêter cela, il faut le faire descendre et, à la fin, vider le tout et l'éliminer dans les règles de l'art. Le fait que HIAG ait immédiatement accepté d'assumer la responsabilité nous a semblé très positif et réjouissant. Il ne nous a pas fallu longtemps pour trouver un terrain d'entente et planifier ensemble les prochaines étapes. Au final, cela a même accéléré le processus de développement. Actuellement, les analyses du sous-sol battent leur plein afin de pouvoir poursuivre et optimiser l'assainissement nécessaire des sites contaminés sous la surveillance du canton.
HIAG a subi des coûts supplémentaires ou des pertes considérables après la faillite de Rohner AG. Comment prenez-vous en compte de tels impondérables dans un projet ?
Felix Grisard : HIAG possède de nombreux sites avec un passé industriel. Nous avons déjà développé un grand savoir-faire dans la gestion des polluants et des sites contaminés. Dans le cas de Pratteln, nous avons eu des problèmes environnementaux particulièrement importants, qui ont dû être "gérés" de manière inattendue et directement après l'achat. Cela a été très désagréable et difficile pour la communication avec les investisseurs. Aujourd'hui, nous avons heureusement un site avec de très bonnes perspectives d'avenir, mais qui a eu son prix. Je suis d'avis qu'en tant que propriétaire solvable d'un site, on doit assumer ses responsabilités même dans un cas aussi difficile. C'est une question de décence que de tendre la main dans une telle situation. Pour cela, il faut penser à long terme.
Qu'est-ce que le changement de propriétaire de Rohner à HIAG a changé pour le canton ?
Isaac Reber : Je pense que tant HIAG que nous-mêmes avons été surpris par la fin très soudaine de l'usine chimique Rohner. Nous étions partis du principe qu'il y aurait une transformation à moyen terme sur ce site et autour de la gare de Pratteln. Nous avons dû trouver nos marques au début, mais tout le monde était conscient de la nécessité de mettre de l'ordre dans tout cela. Cela a permis de mettre en place des processus très efficaces, qui contribuent désormais à ce que le site soit à nouveau conforme aux exigences légales en matière d'environnement.
Le thème de la durabilité joue un rôle important pour HIAG dans ses activités commerciales. Comment et dans quels domaines encouragez-vous ce thème ?
Felix Grisard : HIAG vit la durabilité depuis ses débuts dans le secteur immobilier, car nous sommes orientés vers le long terme. Aujourd'hui, il s'agit aussi pour nous, en tant qu'entreprise, de pouvoir réellement montrer des progrès et de les rendre mesurables. Nos sites sont certifiés Minergie ou SNBS, et nous continuons à nous développer. Pour moi, il est important que la durabilité ne soit pas seulement une affaire de bourse et de surveillance, mais qu'elle fasse partie de notre culture. Car trop de tigres de papier sont déjà nés.
Monsieur Reber, êtes-vous confiant dans l'avenir ?
Isaac Reber : Les changements ont lieu partout, nous devons les anticiper, nous devons les accepter lorsqu'ils sont inévitables et, surtout, nous devons créer quelque chose de productif pour l'avenir. Je pense qu'à cet égard, nous avons ici à Pratteln, mais aussi dans l'ensemble de Bâle-Campagne, une très bonne situation de départ pour créer les transformations nécessaires et porteuses d'avenir pour les générations futures.
Monsieur Grisard, quels sont les objectifs de HIAG pour l'avenir ?
Felix Grisard : Nous nous considérons comme des transformateurs de structures et avons les mêmes intérêts que les communes. Comme nous sommes et restons propriétaires, nous voulons créer quelque chose de vraiment durable. Nous pouvons ainsi générer une plus-value pour tous.